C'est une lettre de quelques lignes, écrite de la main du Pape François à un ami prêtre, mais elle en dit long sur la façon dont ce Pape envisage son pontificat.
À commencer par son souci majeur et paradoxal pour un homme public, celui de ne pas «être isolé». Et celui de ne pas «changer» sa façon de vivre pour «être et agir comme lorsque j'étais à Buenos Aires». Ce qu'il appelle continuer à vivre une «vie normale».
Le document a été publié dans l'édition du 28 mai du quotidien national argentin El Clarin avec l'autorisation de Père Enrique Rodriguez, dit «Quique», qui a dû recevoir le feu vert de l'auteur de la missive puisqu'il s'agit d'une correspondance privée. Le Vatican n'a pour sa part pas commenté la publication de cette lettre mais on ne peut douter de son authenticité.
En fait, le Père Enrique a écrit le 1er mai à son ami devenu Pape pour lui raconter comment les fêtes patronales de sa paroisse s'étaient passées. La réponse ne s'est pas fait attendre. Elle est arrivée 15 jours plus tard par la poste.
Le Pape commence par lui dire, dans le style très simple et direct qu'il affectionne, combien ce courrier lui a donné une «une grande joie» et «apporté de l'air frais».
Il donne des nouvelles plus personnelles suite à son élection sur le siège de l'apôtre Pierre: «Je vais bien et je n'ai pas perdu la paix face à un fait totalement surprenant et je considère cela comme un don de Dieu.»
Puis le Pape évoque sa ligne de conduite et le pourquoi de celle-ci: «J'essaie d'être et d'agir comme lorsque j'étais à Buenos Aires. Si je change, à mon âge, je risquerais d'être ridicule.»
Il justifie ensuite le choix - toujours incompris au Vatican - de ne pas habiter l'appartement papal que pourtant tous ses prédécesseurs récents ont occupé: «Je n'ai pas voulu aller habiter dans le Palais apostolique, je m'y rends uniquement pour travailler et pour les audiences. Je suis resté vivre à la Maison Sainte-Marthe, une maison (où nous logions pendant le conclave) d'accueil pour évêques, prêtres et laïcs. Je vis à la vue de tous et je mène une vie normale: messe publique le matin, déjeuner avec tout le monde dans le réfectoire, etc. Cela me fait du bien et cela évite que je sois isolé.»
En conclusion et avant de signer «fraternellement, François», le Pape demande à son ami de «saluer les fidèles de ma part» et surtout «de prier et de faire prier pour moi».
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