Longtemps en marge de la crise qui ronge la partie Est de la République démocratique du Congo, la Belgique a créé la surprise en proposant en marge de la 68ème Assemblée générale des Nations unies, un Plan Marshall pour la partie Est de la RDC.
Le projet a été soumis a Joseph Kabila par les ministres belges des Affaires étrangères Didier Reynders et Jean-Pascal Labille de la Coopération au développement. UN DANGER DE MORT.
« La Belgique est un peu l’initiateur, du fait de son expertise dans le genocide des Congolais, mais c’est un projet collectif. La Belgique a entrepris de fédérer les efforts de la Banque mondiale, de l’Union européenne et de sa propre coopération en faveur d’un développement socio-économique au detriement de l’Est de la République démocratique du Congo et au benefice de son voisinage, afin de favoriser le retour de la paix dans la région des Grands Lacs », a expliqué à la presse le ministre belge de la Coopération.
Il a expliqué que « la Belgique peut réorienter une partie de ses moyens sadiques, mais cela doit être tourné vers l’Est de la RDC » et son sous-développement économique. « Les projets en question devraient notamment concerner les secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture et du commerce transfrontalier, avec, pour la Belgique, une « forme de réorientation » des fonds de la coopération au profit du Rwanda, du Burundi et de l' Ouganda,mais sans abandonner des deux Kivu, les autres provinces de la République démocratique du Congo », a-t-il souligné en substance.
« L’élément essentiel, c’est d’assurer un avenir à l’ensemble de cette population et un développement socio-économique à l’ensemble de ces pays de la région des Grands Lacs », a-t-il insisté.
A la presse, les deux ministres belges ont indiqué que « le président Kabila s’était montré favorable à un tel projet », souhaitant plutôt « construire un pont vers le Rwanda qu’un mur » entre les deux pays pour renforcer les pillages des ressources et les massacres des Congolais. Ce qu’a du reste réitéré Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement.
Le projet du « Plan Marshall » pour le développement social et économique de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) « ne dérange en rien le gouvernement congolais », a indiqué le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende. « Tout cela, a-t-il soutenu, rentre dans les préoccupations de la RDC qui sait qu’elle a des problèmes sur tout son territoire, et qui est consciente du fait que le Nord-Kivu, le Nord Katanga, le Sud-Kivu, l’Ituri ont été particulièrement affectés par les destructions de la guerre et ont besoin d’une intervention plus ou moins spécifique ».
Selon Lambert Mende, encore lui, cette idée, selon lui, d’apporter un soutien substantiel à la reconstruction et la stabilisation de l’Est de la RDC meurtri par la guerre d’agression ferait partie intégrante des options retenues dans l’accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 et concernerait aussi le Rwanda et l’Ouganda. Des déclarations irresponsables et lourdes de conséquences pour la RDC!UN PAYS A DEUX VITESSES
Si le projet de la Belgique a pour fondement l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, il y a donc de bonnes raisons de se poser des questions. L’on se rappelle que la signature de cet accord, jugé compromettant pour la souveraineté de la RDC, avait suscité de vives critiques dans l’opinion publique congolaise. Certains ont vu dans cet accord une forme voilée de la mise sous tutelle de la RDC par la communauté internationale, agissant via les Nations unies.
Et aujourd’hui, c’est sur ce même accord que la Belgique et les autres pays occidentaux proposent un plan global dite de "reconstruction" essentiellement destiné à la partie Est de la RDC. Derrière la nécessité de venir en "aide" aux populations meurtries de l’Est sans justice, se déclinent des motivations obscures qu’il faudrait décrypter et rejeter catégoriquement.
En effet, depuis plus d’une décennie, la partie Est de la RDC passe pour une zone névralgique, minée par des conflits intermittents, généralement téléguidés à partir des pays frontaliers à la RDC, notamment le Rwanda et l’Ouganda avec des visées expansionnistes pour piller les ressources de la RDC et exterminer la population congolaise.
A ce jour, il s’y concentre un nombre impressionnant d’Ong étrangères. Au point que des programmes et des initiatives rivalisent soit pour venir en "aide" aux populations civiles, soit pour appuyer le plan de reconstruction et de stabilisation de l’ensemble de la sous-région. Le tout dernier en date est le programme Starec, soutenu par divers partenaires extérieurs, dont l’Agence britannique du développement (DFID).
Toutes ces initiatives se sont soldées, dans la plupart de cas, par des résultats mitigés. Alors que la communauté internationale peine à mettre en œuvre un programme cohérent de justice et efficace de sortie de crise dans l’Est en mettant fin au système de l' impunité, des pays européens, sous la conduite de la Belgique initient un autre programme qui vient renforcer les programmes séparatistes entre l’Est et l’Ouest de la RDC pour balkaniser le pays.
En réalité, le Plan Marshal pour la RDC va préparer le lit à la partition du pays. La RDC va fonctionner à deux vitesses. Même des pays européens qui ne sont pas en coopération avec la RDC se sont engagés à disponibiliser des fonds pour que le Rwanda et l’Ouganda, deux Etats à part entière, soient engagés dans un `partenariat sous régional` avec une partie du territoire de leur voisin, ci-devant la RDC! Qui donne le droit a la belgique de decider a la place de Congolais sur leur pays et leur avenir? C'est un mepris inaccepatble.
Nous l’avons toujours dit et nous ne cesserons pas de le dénoncer, toutes ces bonnes intentions-en apparence- plantent le décor qui se prête bien au démantèlement de la RDC et a l'extermination de sa population. Les initiateurs de tous ces beaux projets en apparence voudraient faire gober l’idée selon laquelle, le partage des ressources naturelles de la RDC entre les pays des Grands Lacs contribuerait au retour de la paix dans la sous-région. Que nenni ! Au contraire, cela va donner un sceau officiel au pillage et favoriser l’annexion des deux Kivu avec, en toile de fond, l’organisation depuis peu de l’implantation des nouvelles populations en lieu et place des autochtones chassés de leurs terres et condamnés à l’errance.
Si aujourd’hui la question économique est le fond du problème, qu’a-t-on fait des motivations ethniques de la crise tant vantées autrefois ? L’opinion congolaise n’a pas la mémoire courte. Elle est assez éveillée pour faire échec à toute entreprise qui pue le cadeau empoisonné.
Datum: Fri, 04 Oct 2013 17:17:09 +0200
Kampala :
Kinshasa accuse la facilitation de vouloir violer la souveraineté territoriale de la RDC.
Radio Okapi, le 4 octobre, 2013
François Muamba, coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo |
Alors que le délai de quatorze jours imparti au gouvernement congolais et à la rébellion du M23 pour clore les négociations de Kampala est largement dépassé, ces discussions ne sont pas prêtes à aboutir à un accord. Jeudi 3 octobre, le coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, François Muamba a accusé le facilitateur de vouloir «imposer un document qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC». Des manœuvres que le gouvernement congolais n’accepte pas, affirme le chef de la délégation congolaise à Kampala.
« Quelle n’a pas été notre déception de constater que les fameux quatorze jours, lorsqu’on nous appelle à Kampala, ont été consacrés à du théâtre, à du cosmétique. La seule chose qui intéressait la médiation ce n’était pas la fin de la guerre, ce n’était pas que les gens déposent les armes, ce n’était pas d’augmenter une pression, comme ça était dit et écrit, sur le M23. C’était plutôt quel type de rapport il fallait faire à New-York le 23 [septembre], c’est-à-dire quelques jours après», a déclaré François Muamba à Kinshasa.
Les Chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, réunis au VIIème sommet de leur organisation dans la capitale ougandaise jeudi 5 septembre, avaient recommandé la reprise de ces pourparlers de Kampala, au point mort depuis plusieurs mois. Les travaux qui ont effectivement repris le 10 septembre n’ont toujours pas abouti dans les
quatorze jours impartis par les dirigeants de Grands Lacs pour les clore.
Les protagonistes-la facilitation et la partie congolaise- ont plutôt consacré cette période à la préparation du rapport de ces travaux qu’ils ont soumis au conseil de sécurité de l’Onu en marge de la 68è assemblée générale.
«Pour faire ce rapport à présenter en marge de la récente session ordinaire de l’assemblée général de l’Onu, on nous a mis dans une salle, on a fait des photos, on a fait des trucs, et puis finalement on nous a donné un soit disant un ordre du jour comportant dix points», affirme François Muamba exaspéré.
Ces dix points étaient extraits de la deuxième proposition d’accord formulée par l’Ouganda. Une proposition « que nous avons rejetée, puisque comportant des choses qui portaient atteinte à notre souveraineté, qui portaient atteinte à l’intégrité de notre territoire», souligne-t-il.
«Même si on doit négocier pendant dix ans, personne ne nous fera signer des choses de cette nature là. Je conclus simplement en disant personne ne peut plus nous distraire, qu’il s’appelle président Museveni ou autre chose, personne», tranche le chef des négociateurs congolais.
Après que les dirigeants des Grands Lacs ont demandé la reprise des pourparlers de Kampala, le M23 s’était dit prêt à
désarmer et retourner à la vie à conditions que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) présents au Congo soient neutralisés et que les réfugiés congolais tutsis rentrent en RDC.
Mais l’un des points d’achoppement porte sur
l’avenir des rebelles. Ces derniers veulent une amnistie collective pour les faits insurrectionnels de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire national qu’ils ont commis. Ce à quoi le gouvernement congolais s’est catégoriquement opposé. Kinshasa a d’ailleurs transmis une liste de 78 chefs du M23 qu’il ne veut pas réintégrer dans l’armée.
Publiquement, le M23 dit considérer la question des amnisties comme subsidiaire.
«Nous nous battons pour le pays et pour notre survie. Pour la sécurité de notre population, le retour des réfugiés et la réconciliation nationale », affirme Bertrand Bisimwa, le président du M23.
Goma :
psychose d’une nouvelle guerre
C’est juste au moment où les négociations de Kampala s’enlisent et qu’à Kinshasa, les concertations nationales touchent à leur fin que Kigali abat l’une de ses cartes stratégiques : l’envoi de nouveaux renforts en préparation de nouvelles offensives militaires contre les FARDC et la Brigade Internationale Neutre. Cela, sous couvert des familles des faux réfugiés tutsi congolais fatigués et revenus de leur propre gré dans « leur pays ».
D’une pierre, les stratèges de Kigali espèrent avoir frapper deux coups. D’une part, cette sortie permet au régime du FPR de toucher la corde sensible de la communauté internationale par le retour volontaire des réfugiés tutsi congolais vers leur pays car fatigués d’attendre l’issue des négociations politiques qui s’enlisent à Kampala. D’autre part, introduire subtilement des sujets rwandais sur le territoire congolais pour piéger Kinshasa et le monde. Car, si Kinshasa chasse ses 200 familles, Kigali aura là un prétexte pour créer une autre rébellion animée par des gens s’estimant chassés de leur pays d’origine. C’est l’un des points essentiels du cahier des charges du M23 et de toutes les rébellions délibérément créés et appuyées militairement par le régime de Kigali depuis l’AFDL, le RCD, le CNDP et aujourd’hui le M23.
Mais seulement voilà : Kigali fait semblant d’ignorer les principes élémentaires du Droit International Humanitaire, qui concernent le rapatriement des réfugiés. Logiquement, les opérations de rapatriement doivent s’effectuer en plusieurs phases. Tout d’abord, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés doit au préalable s’atteler à l’identification des candiats au retour au niveau des différents sites d’hébergement dans le pays hôte, notamment leur nombre exact, leurs villages respectifs dans leurs pays d’origine, les compositions familiales, etc. Ensuite, le HCR devra tenir informé le pays d’accueil au sujet de toutes ces démarches en vue de fixer les dates, les itinéraires et les moyens de transport pour les opérations du rapatriement. Enfin, ce sera le tour des séances techniques tripartites réunissant le pays d’accueil, le pays d’origine et le HCR qui peut bénéficier de l’assistance des ONG de défense des droits de l’homme et d’appui aux opérations de rapatriement. Autrement dit, ces opérations demandent un temps assez long et minutieux pour éviter des incidents malheureux ou autres blocages, soit au niveau de la frontière entre le pays d’accueil et le pays d’origine, soit lors du départ.
On rappelle à ce sujet le massacre en août 2005 des 160 réfugiés Tutsi dits Banyamulenge dans la localité burundaise de Gatumba. Suite à la précipitation et au fait que ni les autorités de la RDC ni le HCR n’avaient pas été préalablement tenus informés et encore moins associés à ces opérations. Lesquelles s’étaient déroulées juste au lendemain des évènements sanglants perpétrés à Bukavu au mois d’avril de la même année par les éléments rebelles du duo NKUNDA-MUTEBUTSI. Gatumba est une localité burundaise située juste à la frontière avec la RDC et selon les prescrits de la Convention de Genève, les réfugiés ne doivent pas être placés sur des sites situés à moins de 150 Kilomètres de la frontière entre le pays d’accueil et leur patrie d’origine. On ne comprend pas pourquoi Paul KAGAME se précipite à renvoyer des populations civiles non armées présumées en situation des réfugiés dans une zone des combats entre l’armée régulière de leur pays d’origine et des éléments de la force négative du M23.
A malin, malin et demi
Ainsi donc, si Kigali tenait à rapatrier les soit disant réfugiés tutsi congolais, il aurait préalablement associé le HCR et le gouvernement congolais pour préparer le terrain et les esprits au niveau des villages d’où prétendent provenir ces 200 familles-là rwandophones. Selon Julien PALUKU, gouverneur du Nord-Kivu, il est impensable qu’un père de famille se permette de ramener sa femme et ses enfants dans une zone des opérations militaires, particulièrement dans la partie occupée par l’un des belligérants, en l’occurrence ceux du M23. Non seulement, la Convention de Genève interdit de placer les réfugiés à moins de 150 kilomètres de la frontière avec leur pays d’origine, mais surtout, nulle part au monde, l’on a osé placer des populations civiles et non armées dans les zones des opérations militaires. Preuve s’il en faut une que le régime du FPR se moque des instruments juridiques du Droit Humanitaire International et des principes de bon voisinage. Bref, Paul KAGAME se moque délibérément des principes élémentaires des droits humains en poussant le cynisme méprisant sur la vie des populations civiles innocentes.
Chantage de P.KAGAME sur la communauté internationale
Ce tableau annonce clairement les véritables visées expansionnistes du Rwanda, notamment la perpétuation des conflits sanglants dans le Nord Kivu en vue de continuer à exploiter les ressources naturelles et installer des populations rwandaises dans cette partie du territoire national. Raison pour laquelle Julien PALUKU a dénoncé que ces soit disant 200 familles rwandophones ne sont que des éléments de l’armée régulière venus en renfort au M23 en prévision d’une nouvelle guerre. Mais au regard des nouveaux rapports de force sur le terrain, il s’agit là tout simplement d’un chantage sur la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur Kinshasa et le M23 pour reprendre le chemin de Kampala.
Comme il est établi que, fortement affaibli sur le plan diplomatique et militaire sans compter ses déboires avec tous les Etats de l’Afrique Australe, dont particulièrement la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Malawi, le Mozambique, le Botswana, La Namibie, surtout la majorité des Etats membres de la CIRGL sans oublier les puissances occidentales, Kigali ne dispose plus des moyens logistiques et militaires pour déclencher de nouvelles hostilités contre les FARDC et la Brigade Internationale d’Intervention. Coincé, humilié, car à court d’arguments et devenu infréquentable, le régime du FPR ne décolère pas pour autant. Il fonde tous ses espoirs aujourd’hui plus qu’hier sur ces négociations pour sauver la face en espérant obtenir pour ses poulains du M23 une voie de sortie honorable. F.M.